Par Grégory Raymond, Journaliste chez Capital et créateur de la newsletter 21 millions.
Une newsletter hebdomadaire à haute valeur ajoutée expliquée simplement. Elle est destinée aux investisseurs en crypto-actifs. 21 Millions convient aux néophytes comme aux spécialistes qui retrouveront des analyses exclusives détaillées.
S’il y a bien un domaine qui profite de la crise sanitaire, c’est la signature de contrats à distance. En raison de la distanciation physique, la signature électronique dispose d’atouts qui vont accélérer son adoption. Reste un problème : la vie privée. “Lorsque vous utilisez un prestataire de signature électronique, cette société fait en sorte que vous écriviez votre contrat sur leur plateforme, ils connaissent votre vie contractuelle et peuvent étudier vos données à des fins commerciales”, indique Gilles Cadignan, le cofondateur de Woleet.
La start-up rennaise propose Woleet Sign, un service équivalent qui s’appuie sur la blockchain bitcoin pour signer électroniquement tout type de document (devis, contrat de travail, bail de location, accord de confidentialité, etc.). À première vue, l’outil ressemble à s’y méprendre à DocuSign, le leader du marché. À un détail près : aucun contrat n’est envoyé sur les serveurs de Woleet. “Le document à signer ne quitte jamais l’ordinateur des signataires”, souligne Gilles Cadignan. À travers la plateforme de Woleet, votre navigateur génère une empreinte numérique unique du document. Le co-signataire doit ensuite déposer dans son propre navigateur l’exemplaire qu’il a reçu pour le comparer à celle-ci. “Si un seul pixel diverge entre les deux fichiers, la signature ne pourra pas se faire”, prévient Gilles Cadignan. En cas de succès, l’empreinte de l’accord est inscrite dans la blockchain bitcoin de façon immuable et définitive.
Tous les signataires reçoivent ensuite une attestation de signature qui contient une piste d’audit détaillée et toutes les preuves associées. Celles-ci peuvent ensuite être vérifiées de manière totalement indépendante. La start-up utilise la même technologie pour fournir des preuves d’authenticité numériques aux propriétaires de montres de luxe Ulysse Nardin (groupe Kering).
“Nous avons fait en sorte que l’expérience utilisateur soit aussi simple que DocuSign, mais nous proposons une vision totalement opposée en termes de souveraineté des données”, souligne Gilles Cadignan. Selon les constatations indépendantes de 21 Millions, le service est très facile à utiliser et ne requiert aucune compétence particulière. Le fait que les contrats ne se baladent pas sur le serveur d’un tiers se révèle également très rassurant.
Reste une question fondamentale : un juge est-il en mesure de trancher un litige à partir d’un contrat blockchain ? “La régulation européenne sur la signature électronique est rédigée selon un modèle centralisé de la confiance, c’est-à-dire que la source de signature doit être fournie par un tiers certifié”, indique Gilles Cadignan. “Nous ne rentrons pas dans ce cadre car notre tiers est bitcoin et qu’il est totalement décentralisé et ne dépend d’aucune instance, en revanche nous sommes compatibles car nous utilisons des technologies réputées comme sûres”, souligne-t-il. À ce jour, il est nécessaire de faire intervenir un huissier auprès du juge pour démontrer qu’un contrat blockchain est valable. “Mais nous avons réalisé quatre millions de signatures depuis notre création, on espère que l’une d’elles sera utilisée lors d’un procès pour obtenir une jurisprudence”, souffle-t-il.
Woleet Sign en bref
- de 4 à 29 euros par mois
- tout format électronique accepté (PDF, vidéos, mp3, archives zip, etc.)
- aucune limite de poids
- preuve d’accord vérifiable par tous